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Ce que les singes disent de nous au musée d’Orsay

23/07/2021

Pour ce nouveau numéro des Musées Chez Vous, j’ai choisi l’exposition « Les origines du monde, l’invention de la nature au XIXe siècle » au musée d’Orsay. Je l’ai découverte à la réouverture des musées et je peux vous dire qu’elle est dans mon top cinq des plus belles expositions visitées à ce jour. De nombreux artistes que j’affectionne tout particulièrement y sont exposés comme Pierre-Joseph Redouté, William Turner, Gustave Moreau, Edvard Munch, Hilma af Klint ou encore l’excellent Odilon Redon. 

Cette exposition à la croisée des arts et des sciences, retrace le questionnement des artistes de la place de l’homme sur Terre, de la Renaissance à la Première Guerre mondiale, en mettant en parallèle les découvertes scientifiques avec l’imaginaire collectif de chaque époque. On parcourt ainsi plus de six siècles d’histoire de l’art où l’Homme passe de créature de Dieu à animal évolué avec les théories de l’Évolution de Darwin.

Cette exposition est tellement riche et intéressante qu’il aurait été impossible de vous la présenter dans un sujet de cinq minutes. Chaque grande thématique pourrait faire l’objet d’un sujet complet. Celle qui a été retenue est en lien avec l’affiche, puisqu’elle concerne les singes et ce qu’ils disent de nous. 

Comique, effrayant, grimaçant, gourmand, filou, le singe est depuis toujours un personnage aimé des peintres et des sculpteurs. Sans doute parce que les artistes s’y voient comme dans un miroir, et que sur ce reflet, ils peuvent projeter leurs fantasmes et leurs peurs. 

Je vous emmène au XIXe siècle à l’époque où l’art se retrouve bouleversé par les grandes découvertes scientifiques. Et vous allez voir que la figure du singe est au coeur de ces questionnements que l’on retrouve dans l’exposition Les Origines du Monde au musée d’Orsay. 

Le XIXe c’est l’époque des grandes explorations, et en voyageant ensemble autour du monde, artistes et scientifiques découvrent la diversité du vivant. Le nombre d’espèces connues explose et c’est tout un monde qui bascule… 

Darwin prête aux animaux des émotions comparables à celles des humains. Sous son influence, on commence à représenter les animaux d’une manière nouvelle. Le singe en particulier, par sa proximité avec l’espèce humaine, devient un véritable miroir de nos émotions.

L’idée que l’homme descendrait du singe choque et les théories de Darwin font rire. Beaucoup à l’époque les rejettent et le naturaliste fait l’objet de nombreuses caricatures où le singe ne joue pas le beau rôle. En posant la question de notre animalité, il se met aussi à incarner nos peurs. 

À la fin du XIXe siècle, on quitte le réel pour plonger dans l’abstraction. Mais le singe continue de fasciner. Il est même l’un des premiers grands thèmes du cinéma naissant au XXe siècle avec King Kong : l’histoire d’une créature, ni vraiment bête, ni vraiment homme, qui incarne encore, et pour longtemps sans doute, nos peurs les plus profondes. 

Marguerite [Parkie], éléphant d’Asie femelle, spécimen historique ramené à la Ménagerie depuis le zoo du Stathouder à Loos en 1798, naturalisé, 1798 
Van Oosten Isaack  « Le Paradis Terrestre. Adam et Eve et les animaux de la Création. Pendant »
Paul Meyerheim « La Lionne jalouse »
L’aquarium de Ferdinand Barbedienne (fondeur) et Edouard Lièvre (dessinateur)
Charles-Alexandre Lesueur 
Eugen von Ransonnet Villez « Paysage sous-marin »
Briton Riviere « Au-delà de l’homme »
Henry De La Beche « Duria Antiquior, a more ancient Dorset » 
Paul Richer « Premier artiste »
Bruno Andreas Liljefors « Une famille de renards »
Gabriel von Max « Abélard et Héloïse »
Jean Carriès
Arnold Böcklin « Bataille des Centaures » 
Alfred Kubin
Piet Mondrian « Evolution« 
Claude Monet « Nymphéas« 
Installation vidéo Laurent Grasso 

Infos pratiques :
Musée d’Orsay
L’exposition est terminée.
Plein tarif : 16 € / Tarif réduit : 13 €
1 Rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris
m.musee-orsay.fr

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