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Le XVIIIe siècle ou l’apogée du désir au musée Cognacq-Jay

21/07/2021

Heureuse d’être de retour avec une deuxième saison Les Musées Chez Vous ! Pour ce nouveau numéro, j’ai choisi la superbe et passionnante exposition « L’empire des sens, de Boucher à Greuze » au musée Cognacq-Jay. Après avoir réalisé une vidéo sur l’histoire de la Samaritaine, je suis restée en compagnie des époux Cognacq-Jay, fondateurs du grand magasin mais aussi collectionneurs d’objets d’art.

Leur collection est visible dans un charmant hôtel particulier situé dans le Marais. Le lieu accueille également des expositions temporaires comme « L’empire des sens » consacrée à l’érotisme dans l’art au XVIIIe siècle. Une thématique abordée avec beaucoup d’intelligence par Annick Lemoine, la directrice du musée et la commissaire de l’exposition, que j’ai eu le plaisir d’interviewer pour mon sujet.

Des fesses, des baisers fougueux, des pieds, des visages féminins en pleine extase, des draps et des édredons chamboulés… Comment représenter le désir ? Comment peindre le moment où il naît, monte, jusqu’à son assouvissement ? François Boucher, l’un des peintres les plus célèbres du XVIIIe siècle, est sans doute l’artiste qui a le mieux répondu à cette question. 

À l’occasion du 250ème anniversaire de sa mort, le musée Cognacq-Jay nous invite avec son exposition L’empire des sens, à une plongée ultra charnelle et parfois dangereuse dans le geste amoureux. 

Le Marquis de Sade et ses romans scandaleux n’ont pas encore vu le jour que déjà au XVIIIe siècle, le désir est au cœur de l’art. En apparence, on peint toujours des scènes de vie chastes. Mais dans les alcôves, la part belle est faite aux fantasmes comme en témoignent les œuvres du peintre François Boucher. 

Héros de la peinture française aussi bien adoré que conspué, François Boucher est peintre à la cour du roi Louis XV, favori de la marquise de Pompadour, maître incontesté du style Rococo mais aussi libertin et accusé d’avoir produit un grand nombre de tableaux licencieux.

Représenter l’amour et le désir à l’époque des Lumières, ça ne va pas de soi. Dans une société encore très moraliste où il est interdit aux artistes de faire poser des femmes nues, les œuvres licencieuses comme celles de Boucher ou de Greuze, sont réservées à des cercles très privés. 

Dans les tableaux osés de cette époque, l’accent est mis sur le plaisir féminin et ses premières représentations. Au XVIIIe siècle, l’orgasme féminin est pour la première fois décrit dans la littérature scientifique, comme si on le découvrait. Pourtant si l’on regarde de plus près, le plaisir est souvent plus ambigu qu’il n’y paraît et il est aussi parfois question de violence.

Avec une soixantaine de peintures, de dessins et d’estampes, le musée Cognacq-Jay nous plonge dans l’imaginaire amoureux du XVIIIe siècle, de la naissance du désir à son assouvissement. Et clou du spectacle à la toute fin du parcours, un cabinet intitulé Erotica nous dévoile une incroyable collection de tableaux et d’objets où le sujet est traité de manière on ne peut plus explicite ! Mais ça je vous laisse le découvrir par vous-même… 

François Boucher « Sylvie délivrée par Aminte »
François Boucher « L’Odalisque brune »
François Boucher « Pan et Syrinx »

Infos pratiques :
Musée Cognacq-Jay
L’exposition est terminée mais le cabinet Erotica reste accessible.
L’accès aux collections permanentes est gratuit.
8 rue Elzévir
75003 Paris
www.museecognacqjay.paris.fr

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